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En ces temps là, l'univers en expansion nous prêtait encore son début et sa suite, avec un balcon sur notre temps, dernière porte à gauche au fond du couloir, juste avant l'automne.

 

Sur la grande table de bois du salon, l'enfant se dénouait avec des crayons de couleur, il parlait d'Ulysse perdu en mer de cheval enceinte et de la vie à trois.

 

Le beau, le sens et le chef-d'œuvre étaient à portée de pinceaux, il fallait sortir les mains du slip et souquer ferme jusqu’à la tombe pour des clous.

 

Il retournait nulle part un peu chaque jour, vers son île qu'il devinait derrière cet arbre et retrouvait la peinture qui se redessine chaque matin et s'efface le soir.

Le visage est le réceptacle des âges de l'homme : Tintin est innocent, le punk n'est pas bien, le boxeur est marqué par l'enfer c'est les autres et, le vieux philosophe, sur son socle, se ride d'antiques pensées de marbre avec sa barbe blanchie par la raison, inévitablement attirée vers la terre telles les racines du visage.

 

Le paysage est le décor de nos aventures et il aime poser nu, les fleurs à l'air.

 

Il avait pisté, en ricanant, ce cyprès qui courait dans l'horizon, puis par ce chemin.

Il l'amena sur cet épilogue de pierre, petit cimetière à la tombe unique, avec ses flammes vertes.

 

Un jour, il retrouverait son ami aux cheveux orange, l’oreille coupée et couché dans un champ de blé, dans la douceur d’une fin de saison, une poignée de corbeaux jetés dans le ciel rougeoyant tel le sang qui lui coule de la poche.

 

 

Guiome David, 2017

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